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En Bolivie, une autre gauche est possible

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Evo Morales (photo Enzo De Luca, ABI)

Evo Morales (photo Enzo De Luca, ABI)

Une centaine de personnalités, dirigeants de mouvements sociaux ou politiques, intellectuels et artistes, ont lancé une campagne pour le « non » au référendum organisé en Bolivie le 21 février. Les électeurs sont consultés à propos d’un amendement constitutionnel qui permettrait au président Evo Morales, au pouvoir depuis 2006, de briguer un nouveau mandat.

La campagne s’intitule « Non est N.O., une Nouvelle Opportunité pour la démocratie, l’environnement et la justice ». L’initiative de cette « mobilisation citoyenne » revient à des figures de la gauche et du centre gauche, dont beaucoup sont des dissidents du pouvoir, voire d’anciens membres de l’entourage du président bolivien.

Parmi les signataires de l’appel se trouvent Loyola Guzman, survivante de la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN), qui avait été élue à l’Assemblée constituante de 2006-2007 sur les listes du Mouvement pour le socialisme (MAS, gauche), le parti présidentiel, ainsi que le mentor d’Evo Morales, Filemon Escobar, ancien dirigeant du syndicat des mineurs et ex-sénateur du MAS. Un autre signataire est l’éditeur José Antonio Quiroga, qu’Evo Morales avait démarché pour être son coéquipier à l’élection présidentielle de 2005. Ou encore le politologue Jorge Lazarte, lui aussi un ancien élu de l'Assemblée constituante.

« Un serviteur public doit servir le peuple »

« La plupart des autocraties de l’ALBA [l’Alliance bolivarienne pour les Amériques, qui regroupe les alliés du Venezuela] refusent à plusieurs générations de citoyens le droit à un renouveau démocratique », explique leur texte. Loyola Guzman appelle le président Morales à « davantage d’humilité : un serviteur public doit servir le peuple et le pays, et non pas se servir d’eux pour rester au pouvoir ».

Un autre collectif, formé de jeunes boliviens, est aussi en campagne contre la réélection présidentielle. Ils se sont fait connaître sur les réseaux sociaux sous le label « Une autre gauche est possible », en référence au mot d’ordre des altermondialistes, « Un autre monde est possible ». « La réélection bloque l’émergence de nouveaux dirigeants, à force de postuler à chaque fois le même candidat, explique leur porte-parole, Beto Astorga Torrez. En 2008, le président avait déclaré qu’il ne se représenterait pas, pour le bien du peuple, et l’année suivante, il l’a quand même fait. En 2014, il avait annoncé qu’il prétendait ouvrir un restaurant à la fin de son mandat, et voilà qu’il veut nous tromper à nouveau. »

Lire aussi : Bolivie : le président Evo Morales tenté par un quatrième mandat

A en croire Evo Morales et son vice-président, Alvaro Garcia Linera, l’opposition à leur réélection serait due à la vieille droite, orchestrée et financée par l’ambassade des Etats-Unis à La Paz. Le ministre bolivien des relations extérieures, David Choquehuanca, a résumé la pensée des hommes au pouvoir : « Il y a un seul Fidel, un seul Gandhi, un seul Mandela et un seul Evo. »


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